"Ces mal-être en entretien que tu ignores – Et pourquoi tu ne dois plus les négliger"
Admin Hyphen

Ces mal-être en entretien que tu ignores – Et pourquoi tu ne dois plus les négliger
C'est une question que je me pose souvent lors de mes accompagnements : pourquoi tant de candidats ignorent les signaux d'alerte qui se manifestent pourtant clairement lors d'un entretien de recrutement ? Pourquoi acceptent-ils un poste malgré une sensation de malaise persistant ? Pourquoi attribuent-ils ce ressenti à leurs propres insuffisances plutôt qu'aux véritables problèmes de l'entreprise qu'ils rencontrent ?
J'ai longtemps été comme ça. Jusqu'à ce que je décide qu'il était temps d'apprendre à m'écouter.
La première impression : bien plus qu'un détail
On oublie souvent que l'entretien de recrutement est une rue à double sens. Oui, ton futur employeur t'évalue. Mais toi aussi, tu l'évalues. Et ton corps le sait avant ton cerveau.
La première impression commence dès ton arrivée. Pas dans le bureau de recrutement – bien avant. Dans le couloir. Dans l'accueil.
Pense à la différence entre entrer dans un bâtiment sombre, froid, sans vie, où on te laisse te débrouiller seul pour trouver la bonne salle... et entrer dans un espace où quelqu'un t'accueille chaleureusement, t'informe du déroulé, t'installe confortablement. C'est la même entreprise. Deux univers différents.
Puis il y a le retard. Les imprévus. L'absence d'information pendant que tu attends, seul, te demandant si on ne t'a pas oublié. C'est stressant, bien sûr. Mais c'est surtout révélateur. Comment une entreprise qui ne peut pas organiser correctement son propre processus de recrutement peut-elle gérer une équipe ? Comment peut-elle respecter ses collaborateurs si elle ne peut pas accorder ce respect minimums à des candidats ?
Voilà ce que ta première impression te dit, avant même de connaître le job.
L'accueil, miroir de la culture RH
Il existe deux types d'employeurs. Ceux qui pensent sincèrement que le bien-être du candidat – et plus tard du collaborateur – est important. Et ceux pour qui les gens sont interchangeables. Des numéros. Des sièges éjectables.
Les premiers anticipent. Ils prévoient un espace d'attente accueillant. Ils désignent une personne de référence. Ils préviennent en cas de retard. Pas pour te faire plaisir – pour te montrer ce qu'ils sont réellement.
Les seconds ? Ils s'en foutent. Peut-être parce qu'il y a beaucoup de candidatures. Peut-être parce qu'ils ne voient pas l'intérêt de faire des efforts. De toute façon, on trouvera quelqu'un.
Ici se pose une vraie question : veux-tu vraiment travailler pour quelqu'un qui te considère comme un humain dès ton premier contact ? Ou quelqu'un pour qui tu ne seras jamais que remplaçable ?
Cela peut sembler évident. Mais la plupart du temps les gens ignorent ce signal. Ou pire, ils l'ignorent volontairement parce qu'ils ont peur de ne pas trouver mieux.
Ces alertes que ton corps t'envoie (et que tu ignores)
Pendant l'entretien, il se passe quelque chose de subtil mais puissant. Ton mental juge. Ton émotionnel ressent. Et ton corps ? Ton corps te crie attention sur des fréquences que tu ignores complètement.
C'est une tension dans l'épaule. Un rythme cardiaque qui s'accélère sans raison. Une envie de fuir. Une sensation d'incohérence impossible à nommer.
Pendant longtemps, j'ai ignoré ces signaux. Je me disais : C'est juste le stress de l'entretien. C'est normal d'être mal à l'aise. Je suis trop exigeante. Je ne suis pas à la hauteur.
J'ai dû travailler avec ma thérapeute pour apprendre à les reconnaître. À les nommer. À les respecter enfin.
Parce que ces alertes ? Ce ne sont pas des faiblesses. C'est ton intelligence émotionnelle qui fonctionne. C'est ton système nerveux qui détecte quelque chose que ton cerveau n'a pas encore formulé.
La question que tu dois te poser : Est-ce que ces questions qu'on me pose ont du sens ? Est-ce que les réponses qu'on me donne sont cohérentes ? Est-ce que je sens une véritable bienveillance dans cette pièce ?
Quand ton intuition te crie non
Il y a quelques mois, j'ai eu un entretien pour un poste qui m'intéressait sur le papier. Je ne connaissais pas la fonction en détail, mais j'aime apprendre. J'aime les défis. J'ai réussi l'épreuve écrite sans me mettre trop de pression.
Puis est venue la convocation pour l'entretien oral.
J'arrive. Énormément de retard. Aucune information. J'ai sincèrement cru qu'ils m'avaient oubliée. La tension monte. La démotivation s'installe. Ce n'est pas engageant. Pas du tout.
Mais je suis professionnelle. Je m'accroche. Je rentre finalement dans le bureau et... quelques minutes suffisent.
Trois hommes face à moi. Des questions qui ne correspondent pas au poste annoncé. Des réponses qui contredisent les problèmes soulevés. Un chef de projet qui se fait écraser par un collaborateur externe qui cache en réalité un conflit hiérarchique non géré. De la misogynie à peine voilée. Une gestion de conflit qui n'a clairement pas de solution envisagée, mais qu'on demande au candidat de résoudre.
Et puis, plus grave que tout : j'ai compris qu'ils cherchaient quelqu'un de malléable. Quelqu'un qui accepterait de mettre en place des solutions sans les soutenir. Un porteur de responsabilités sans réel pouvoir.
Aucune rémunération au monde n'aurait pu me faire changer d'avis.
À ce moment, ma colère s'est levée. Pas contre moi. Contre le système. Contre l'idée qu'on puisse, en 2025, mener des entretiens comme ça et penser trouver quelqu'un de compétent et stable.
Mais plus que la colère, il y a eu de la clarté. Et de la fierté.
La vraie transformation
Il y a trois ans, j'aurais quitté cet entretien avec un goût amer. J'aurais culpabilisé. Peut-être que je n'étais pas à la hauteur. Peut-être que j'ai été trop critique.
Aujourd'hui ? J'en suis sortie dans un état tout différent.
Non, ce n'était pas moi le problème. Non, ce ne sont pas eux le problème. Simplement : nous ne nous correspondons pas. Je ne peux pas accepter une fonction construite sur l'incohérence. Je ne peux pas mettre mon talent au service d'une structure dysfonctionnelle et la maintenir sous le tapis par commodité.
Certains y arrivent. Certains acceptent de composer, de mettre en place des solutions de surface, de laisser les vrais problèmes pourrir de l'intérieur. Et tant mieux pour eux si ça ne les détruit pas.
Moi ? Je prends mon travail à cœur. Je m'investis. Je veux obtenir des résultats vrais. Je ne peux pas fonctionner dans un système où on me demande de construire sur du sable.
Et tu sais quoi ? C'est un cadeau.
Parce que j'ai appris à écouter. J'ai appris à respecter mes ressentis. J'ai transformé mon émotionnel en pensée constructive plutôt qu'en culpabilité.
Ce que je veux que tu retiennes
Si tu sors d'un entretien avec une sensation de malaise – pas parce que tu as mal répondu, mais parce qu'il y a quelque chose qui ne passe pas – tu dois l'écouter.
Ce n'est pas de ta faute. C'est ton système d'alarme intérieur qui fonctionne.
Certaines entreprises sont dysfonctionnelles. Certaines ont des cultures RH qui ne mettent pas l'humain au cœur. Et ce n'est pas ton rôle de les réparer en acceptant un poste.
Il y a ceux qui foncent tête baissée et qui se retrouvent en burnout douze mois plus tard. Je les comprends. J'ai été eux.
Et puis il y a ceux qui apprennent à écouter leurs instincts. À détecter les red flags. À dire non même quand ils ont peur de ne pas trouver mieux.
Ceux-là sortent des entretiens difficiles sans culpabilité. Avec de la clarté. Avec de la dignité.
Chez Hyphen RH, on apprend à le faire
C'est pour ça que j'existe. Pour accompagner les demandeurs d'emploi – comme toi – à repérer ces signaux. À les nommer. À les respecter. Et à ne plus jamais ignorer ce que ton corps te crie.
Mais aussi pour accompagner les employeurs conscients que leur processus de recrutement et leur culture RH sont les fondations de tout. Ceux qui comprennent que bien accueillir un candidat, c'est déjà dire qui on est.
Parce qu'un bon recrutement, ce n'est pas un candidat qui accepte n'importe quoi.
C'est un alignement véritable.

